La Grande UNE

Depuis trois semaines plus aucune apparition des pigeons à signaler, même les célèbres photobombes de Zilla semblent s’être raréfiées. Personne ne semble savoir désormais où ils se trouvent, ou même s’ils réapparaîtront un jour.

 

Leur présence reste cependant encore très marquée dans l’esprit collectif. On peut voir de nombreuses références aux pigeons géants sur les réseaux sociaux, le hashtag #pigeon restant en France le plus utilisé depuis leur disparition. Ils ont littéralement bouleversé le quotidien, comme l’explique Finn Sørenson, le premier témoin des super-pigeons : « J’ai pu rencontrer l’amour grâce à ma phobie [des pigeons géants], ils ont changé ma vie ! Je n’ai pas encore tout à fait vaincu ma peur, mais à deux, tout est plus facile, j’y arriverai. »

 

Focalisés sur un retour possible des deux mastodontes, les pays du monde entier se seraient mis en « stand by » selon les expertises des observateurs de l’ONU. « Quels pays visiteront-ils ? Combien de temps y passeront-ils ? Fertiliseront-ils notre territoire comme dans les Grandes Plaines américaines ? » sont les questions qui tourmentent bon nombre de gouvernements. Il faut dire que les pigeons, malgré leur taille peu accommodante, ont apporté énormément d’espoir grâce à leur guano, notamment aux pays qui souffrent de sécheresse. Et les scientifiques affirment être loin d’avoir découvert tous les bienfaits de la substance. « L’arrivée d’un pigeon géant sur un territoire est pensée, non plus comme une catastrophe, mais comme une bénédiction. Chaque pays se prépare à l’arrivée des super-pigeons, et souhaite bien sûr les accueillir chaleureusement en espérant qu’ils resteront le plus longtemps possible » souligne un observateur onusien suisse.

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Le super-fertilisant du pigeon géant a été retrouvé un peu partout sur le globe et a créé plusieurs gigantesques oasis de verdure luxuriante en plein milieu du Sahara. [voir photo] Même si certains nomades aguerris avaient cru d’abord à des mirages, ces oasis ont permis de lancer des cultures locales, faisant taire par la même occasion les querelles tribales qui animaient ces régions. En effet, occupée aux préparatifs d’une arrivée imminente d’un pigeon géant, chaque région du monde s’est davantage concentrée à construire des nids géants ou des pistes d’atterrissages plutôt que d’aller lancer des pierres ou des roquettes à son voisin. En résulte une étonnante sérénité.

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« Force est de constater que les conflits mondiaux ont diminué d’ardeur, jusqu’à même cesser complètement » observe un économiste des conflits armés de la commission onusienne. « L’économie mondiale a même sensiblement connu un mieux depuis l’arrivée du super-pigeon à Londres, les chiffres sont formels » continue-t-il calmement. Ce calme et cet espoir généralisé, et plus que tout la cessation des combats et des conflits ont mené l’ONU à prononcer cette grave déclaration : « Le monde est en paix ! ». Les dirigeants de l’ONU ont également déclaré que « de mémoire d’homme, [c’était] une première mondiale ! » et se sont longuement félicités de leur travail de longue haleine.

 

"Un effet positif sur le mental"

 

L’économie et la politique ne seraient pourtant pas les seules explications à cette paix généralisée. Le psychologue Nicolas Fitoux explique que les pigeons géants ont eu un impact extrêmement positif sur le mental. En effet, face à leur gigantisme effrayant, le premier réflexe a été de se serrer les coudes, de se rapprocher des gens qu’on aime et de les protéger au mieux. « Cela nous a fait relativiser les problèmes de notre quotidien et prendre conscience de ce qui est important. » Plus encore, l’arrivée des pigeons géants nous auraient aussi rendus plus solidaires avec les inconnus qui nous entourent. « Le plus extraordinaire est certainement le deuxième effet rebond. Les super-pigeons nous ont ainsi rappelé l’essentiel : aimer » ajoute le psychologue en rougissant. Ce discours n’est pas sans rappeler celui de la secte Kabootar, qui malgré l’arrestation de son guru [voir encadré], reste très populaire.

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Néanmoins la subite disparition des pigeons géants laisse circonspect la communauté scientifique. Pour le Professeur Jeanne Desbois, il y a fort à parier que les deux pigeons aient repris une taille ordinaire. « Il y a des indices qui laissent penser que ces pigeons ne sont pas nés géants. Un élément mutagène a provoqué cette transformation extraordinaire. Dès lors que l’élément a cessé son effet, les pigeons ont repris leur dimension d’origine. C’est en tout cas l’hypothèse que soutient notre groupe. » En effet comment expliquer cette disparition ? Quand Godzilla lui se cache sous l’eau, on ne peut pas en supposer autant de la part de pigeons. Pourtant, aucun signe des grands oiseaux sur les radars. L’armée américaine a officieusement laissé entendre que « le cas des super-pigeons rejoignait d’office les affaires non–résolues de la zone 51. » Ce qui ne sera pas sans alimenter toutes les théories du complot les plus farfelues.

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On avait pourtant cru la succession du couple assurée avec cette découverte par un paysan normand d’un œuf de pigeon géant. Hier, la police et les scientifiques ont démenti cette information : « Il ne s’agit que de papier mâché déposé sur une structure métallique. Certes l’œuf est de très bonne facture, une imitation presque parfaite à ce point près que la coquille est vide » déclarait le préfet au micro de France 3. L’auteur du canular s’est défendu en arguant que l’on prenait bien au sérieux les photobombes des pigeons. Il comptait également organiser des visites payantes de son œuf. Le mystère des pigeons géants reste donc entier.